Ce mois-ci, les médiathécaires d'Aimé Césaire ont craqué sur le film "Border" d'Ali Abbasi et sur le roman de Grégoire Bouillier "Le coeur ne cède pas". Deux titres énigmatiques pour des coups de coeurs qui se partagent et s'empruntent sans modération!

Film suédois, « Border » d'Ali Abbasi

D’apparence peu commune et inquiétante, Tina travaille à la douane suédoise. Dotée d’un odorat hors-pair, elle parvient à sentir une clé USB contenant de la pornographie infantile dans les bagages d’un voyageur. En parallèle, elle fait la rencontre d’un homme qui lui ressemble. Instinctivement, elle se sent attirée par cet homme étrange. Mais elle sent confusément que cet individu cache quelque chose…
Ce film transpose au cinéma une nouvelle de l’auteur suédois John Ajvide Lindqvist, connu pour ses écrits envoûtants, dont le célèbre Laisse-moi entrer, lui-même adapté deux fois au cinéma. Cette adaptation du réalisateur irano-danois est remarquable, autant par sa photographie impeccable que pour le jeu d’acteur et leur maquillage. Les émotions du spectateur font un grand écart pour suivre la trame du film, tantôt inquiétante ou sensuelle, à la fois ancrée dans un réel sombre et la mythologie nordique, pour notre plus grand plaisir.

Un roman « Le coeur ne cède pas » de Grégoire Bouiller

Par un concours de circonstances le souvenir d’un fait divers entendu au radio ressurgi à la mémoire de l’auteur Grégoire Bouillier.
En 1985 une femme s'est laissée mourir de faim chez elle pendant quarante-cinq jours en tenant le journal de son agonie, notant de façon clinique et glacial, dans un cahier d'écolier à spirale et à petits carreaux, la détérioration de son corps, les effets de la privation de nourriture, l'horreur que c'est de mourir ainsi. Quarante-cinq jours interminables avant de mourir durant lesquels « le coeur ne cède pas, hélas ». Son cadavre n'a été découvert que dix mois plus tard. Momifiée.
S’en suit une enquête « humaniste » de 900 pages écrite pendant le confinement. Outre les deux détectives, Bmore et Penny, on y croise au fil des pages des invités improbables.
Comme pour une série télévisée on devient rapidement addicte aux hypothèses et aux circonvolutions de l’auteur à propos de la vie de Marcelle Pichon pour parvenir finalement à sa propre histoire.