Micheline Kremer fut la présidente du club subaquatique pendant 35 ans, jusqu’à transmettre le flambeau très récemment à Bakli Nassera. Installée à présent au bord de la mer, elle nous a fait le récit de ces longues années consacrées à la plongée.
Tout commence en 1984, quand une jeune mère de famille qui a toujours rêvé de faire de la plongée décide de donner corps à sa passion. Elle s’inscrit dans un club tenu à l’époque par des pompiers, en même temps que son fils de 12 ans. Une stratégie comme une autre pour s’imposer dans un sport alors majoritairement masculin « Ce n’était pas évident pour une femme de faire de la plongée à l’époque » raconte Micheline. En peu de temps, elle s’impose, non seulement sous l’eau, mais aussi dans l’organisation du club.
« Quand les pompiers ont voulu arrêter, Jean-Claude Ledain, Pierre Tardieu, les époux Franck et Jackie Wohrel et moi-même avons décidé de garder le club. C’est l’origine de l’association ». En 1996, Micheline en devient la présidente. Plus de 30 ans plus tard, cette première équipe anime encore ses souvenirs : « Pierre Tardieu a tout fait pour que j’ai la médaille en remerciement de ces 35 dernières années. C’est aussi lui qui m’a guidéé pour ma toute première plongée. Je me souviens que c’était à l’Île de Groix, parmi les oursins ».
La transmission : la deuxième passion de Micheline. Au fil des années, Micheline progresse aussi dans les échelons de sa discipline favorite. Elle arrive jusqu’au niveau de juge fédéral. Elle passe même un diplôme pour encadrer des personnes en situation de handicap. Avec la plongée, la transmission semble être la deuxième passion de Micheline. Elle se félicite moins de ses propres victoires que celle de tous ces jeunes que le club a réussi à hisser sur des podiums. « L’année dernière, l’un des membres est devenu jeune meilleur espoir français à 13 ans. Et cette année, on a deux jeunes petites qui sont très prometteuses, ainsi qu’un jeune qui a réussi à se placer dans la catégorie sénior à tout juste 17 ans », s’exclame-t-elle.
Alors qu’elle remet le flambeau à Bakli Nassera, Micheline Kremer peut donc se targuer d’avoir contribué à faire du club une rampe de lancement pour de jeunes carrières, qu’elles soient dans le domaine sportif, ou non : « La pratique de la plongée ouvre aussi des perspectives professionnelles. C’est pourquoi nous avons toujours à coeur de présenter aux jeunes les métiers possibles autour de la mer. L’un des jeunes a fait de la biologie sous-marine. Un autre est devenu soudeur dans les fonds marins. D’autres sont entrés dans l’armée ».
Les métiers de la mer, un débouché pour le moins étonnant pour des jeunes habitant à des centaines de kilomètres des côtes. Maintenant qu’elle a déménagé dans l’Hérault, Micheline s’est considérablement rapprochée de la faune aquatique, une deuxième famille il semblerait : « Pour moi la plongée, c’est la rencontre avec toute cette vie qui se trouve dans la mer. J’ai eu l’impression de communiquer avec les tortues, les dauphins. J’ai aussi passé un très bon moment avec les baleines à bosse. C’est un monde de silence où vous pouvez rêver ».
