À Villiers-le-Bel, beaucoup le connaissent en tant qu’animateur sportif. Sur son temps libre, Hicham Abdouni représente l’association de son fils Brahim emporté par le cancer, qui redonne le sourire aux enfants en hospitalisation de longue durée.
Au centre socioculturel Savador Allende, c’est un jour de fête. Pendant que des musiciens de fanfare costumés font leurs gammes à l’entrée, des animateurs préparent un immense chocolat chaud dans la cuisine. Puis des enfants de tous les âges font irruption, galvanisés par la fin des cours. C’est dans ce contexte que nous retrouvons Hicham qui prend un peu de temps sur son travail d’anim’ pour nous parler d’Annivoeux, une association qu’il porte avec son épouse et qui a pour mission d’amener la fête là où on ne l’attend pas : dans la chambre des enfants atteints de maladies longue durée, dont des cancers.
La fête au chevet des malades
« Enfant et cancer, ça ne devrait pas aller ensemble. On leur apporte une petite parenthèse dans des journées très longues, chargées en chimio et en soins », explique-t-il, un verre de chocolat à la main. Il raconte les après-midis passées dans des unités de soin pour enfant, devant un bon film ou autour d’un gâteau d’anniversaire.
Le principe de l’association Annivoeux est d’apporter ces moments de célébration au chevet des malades : « le jour J avec mes bénévoles, on s’installe, et à 14h30 on va chercher les enfants. On propose des animations : du coloriage, des jeux de société, tout ça en musique. Il y a toujours un grand goûter » raconte Hicham.
Une organisation qui prend en compte les nombreuses contraintes liées à l’hospitalisation des enfants :« Notre mission : repartir les mains vides, quitte à distribuer des bonbons en faisant du porte-à-porte. Il faut dire qu’on est obligé de faire très attention à l’hygiène étant donné la fragilité de ces enfants ».
Âmes sensibles s'abstenir
Alors, dès le moindre rhume, Hicham demande à ses bénévoles de s’abstenir de venir. Idem pour les grands sensibles. « Je leur dis aux bénévoles : si tu penses que tu vas pleurer, si tu sens que tu vas craquer, je ne veux pas que tu viennes ». Pour Hicham, le sourire, c’est autant l’expression d’une émotion qu’une attention à l’autre, de tous les instants. Donc, face à des enfants gravement malades, pas question de le lâcher. « J’y vais pas pour la pitié. Il ne faut pas les voir comme des enfants malades, mais comme des petits frères. Ils sont plus forts que nous, ce sont des super héros ! ».
À l’automne, Annivoeux organisait d’ailleurs une exposition sur cette thématique des super héros à la Maison Jacques Brel. Et le 21 janvier 2023, la mairie de Sarcelles rendait hommage au premier super héros d’Annivoeux qui n’est autre que Brahim, le fils d’Hicham, et fondateur à seulement 8 ans de l’association. « On essaye de militer pour que le 20 janvier soit la journée nationale du courage, pour célébrer tous ceux qui luttent contre une maladie longue ».
Un succès mérité
Depuis sa création en 2009, Annivoeux s’est fait connaître dans toute la France. L’association fonctionne essentiellement grâce aux dons, qui malheureusement depuis le COVID se font assez rares. Hicham cite également un partenariat de luxe avec rien de moins que le PSG. Les familles viennent des quatre coins du monde, surtout de l’institut Gustave Roussy à Villejuif ( le premier hôpital cancérologique d’europe ). « Là-bas on a croisé toutes les nationalités ».
